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À l'aide de nombreuses images de microscopie électronique et d'une reconstruction assistée par ordinateur, une équipe de l'université de Cambridge a pu établir le connectome de la larve de drosophile, c'est-à-dire reconstituer l'intégralité des 544 000 synapses unissant ses 3 013 neurones ! Publié le 10.02.23 Par Patrick Pla "Le cerveau humain, avec ses 85 milliards de neurones chacun capable de former des centaines voire des milliers de synapses, apparait comme l’une des structures les plus complexes du système solaire. Si des cartographies à faible résolution existent, l’établissement du connectome, c’est-à-dire des connexions précises de chaque neurone individuel, représente un véritable défi. Avant d’espérer cartographier toutes les connexions ne serait-ce que d’une région précise (comme le cortex moteur par exemple), il s’agit de développer des outils sur des modèles plus simples. Le premier connectome avait été déterminé dès 1986 chez le nématode Caenorhabditis elegans une espèce qui présente 302 neurones associés par l’intermédiaire de 7000 synapses 1. En 2020, c’était au tour de la larve d’un Annélide Polychète, Platynereis dumerilii, de révéler la structure fine des connexions unissant ses 1500 neurones 2. Plus récemment, dans une prépublication du mois de novembre 2022, des chercheurs de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) ont franchi un nouveau cap en cartographiant l’ensemble des connexions des 3 013 neurones des ganglions cérébroïdes1 (« cerveau ») de la larve de drosophile (soit 544 000 synapses) 3. Pour ce faire, ils ont utilisé 4 841 coupes fines de cerveau observables au microscope électronique et utilisé des programmes de reconstruction 3D. Ce connectome pourrait permettre de mieux comprendre des adaptations fonctionnelles « complexes » de la larve de drosophile, comme sa mémoire associative ou encore sa capacité à adapter son mode de locomotion à son environnement. L’intérêt de disposer du connectome de la drosophile est qu’il existe pour cette espèce modèle de nombreux outils permettant d’étudier le fonctionnement du cerveau, qu’il s’agisse d’outils génétiques (notamment optogénétiques qui permettent de dépolariser ou d’hyperpolariser des neurones bien précis) ou d’outils électrophysiologiques. La détermination du connectome des 135 000 neurones du cerveau de l’imago (adulte) nécessitera encore du travail. Cette reconstruction pourra cependant s’appuyer sur les résultats obtenus pour les ganglions de la larve, car certains circuits sont conservés. Néanmoins, au cours de la métamorphose, les modifications des connexions synaptiques sont importantes et la comparaison du connectome entre larves et adultes sera riche en enseignements. La reconstruction du connectome adulte pourra également se fonder sur les nombreuses observations en microscopie électronique de l’ensemble du cerveau adulte déjà disponibles. Comme avec le séquençage total des génomes, il ne faudra pas attendre de « miracles » des connectomes. En effet, ceux-ci ne donnent que peu d’informations sur les circuits les plus utilisés par rapport aux circuits activés plus rarement. Sans études fonctionnelles, il ne sera pas possible d’assigner une fonction précise à la majorité des connexions ni d’apprécier la « force » de celles-ci, qui est modulée par des mécanismes tels que la potentialisation à long terme ou la dépression à long terme. Par ailleurs, tout comme pour le séquençage complet du génome, les variations individuelles peuvent être importantes à cette échelle (du fait de la plasticité synaptique) et il faudra en tenir compte." [Image] Le connectome de la larve de drosophile A. Reconstitution 3D de l’ensemble des neurones du cerveau de la larve de drosophile. On voit notamment leurs prolongements vers la chaîne nerveuse ventrale. B. Cartographie des neurones sensoriels avec les afférences en provenance de la périphérie (entrée), les neurones qui traitent l’information directement (2e ordre) et les neurones que ces derniers contrôlent (3e ordre). Auteur(s)/Autrice(s) : Winding et coll., 2022, traduit et adapté par Pascal Combemorel Licence : CC-BY Source : bioRxiv Crédits Auteur(s)/Autrice(s) Patrick Pla Maître de conférences à l’université Paris-Saclay et enseignant à la préparation à l’agrégation et au Capes. Il est responsable d’Actuscienceprepa, un blog d’actualité scientifique. Éditeur(s)/Éditrice(s) Pascal Combemorel Professeur agrégé de SVT. Il est le responsable éditorial du site Planet-Vie depuis septembre 2016. Licence du texte de l'article Creative Commons - Attribution - Pas d'utilisation commerciale
"A team of University of Missouri neuroscientists are inching closer to developing the tools needed to decipher the brain. In 2015, the team received a National Science Foundation Early Concept Grant for Exploratory Research (EAGER) award to investigate a newly discovered class of proteins that are turned on by heat. Now, the team has published a new paper that demonstrates how these proteins can be used as tools to regulate the activity of individual neurons in the brain through changes in temperature. These tools will advance fundamental brain research and potentially lead to “deep brain stimulation” treatments used for Alzheimer’s and Parkinson’s patients." Jeff Sossamon. MU News Bureau, 21.03.2018 '... the researchers focused on a family of genes that encode taste receptors found in fruit flies. Surprisingly, some of these taste receptors also are activated by heat and thus play a role in detecting environmental temperature. First, the students in Mirela Milescu’s lab investigated the thermosensitivity of these proteins and identified one member of the family, called Gr28bD, as a prime candidate for thermogenetics. Then, Lorin Milescu’s students used live-imaging techniques and software developed in their lab to demonstrate that the Gr28bD protein can, through temperature differences, modulate the brain activity of fruit flies. Finally, the flies were tested in Dr. Troy Zars’ lab for temperature-dependent behavior. Using a specially designed heat chamber that allows precise control of the environmental temperature, the Zars’ students were able to show that the Gr28bD protein can control behavior in these flies, using temperature as a “brain switch.” (...)" [Image] Left panel: dorsal view of adult Drosophila dissected to expose ventral nerve cord motor neurons to saline bath. Right panel: composite image of epifluorescence (green on black) and two-photon 3D reconstruction (gray scale) of abdominal neuromere neurons expressing GCaMP6f. The green trace is an example of single-cell activity, as obtained via epifluorescence from the indicated region of interest.
Qu’elles marchent en avant, progressent à reculons ou se déplacent de côté, les fourmis ont une étonnante aptitude à s’orienter. Une étude récente nous permet de mieux comprendre comment certaines espèces allient perception visuelle et capacités de mémorisation pour retrouver leur chemin. Par Fui Lee Luk. CNRS Le journal, 19.01.2017 [L'étude] How Ants Use Vision When Homing Backward: Current Biology, 19.01.2017 http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(16)31466-X [Image] "Une fourmi du désert (Melophorus bagoti) rentrant seule au nid en transportant sa nourriture." [Cataglyphis velox (fourmi du désert)] ___________________________________________________________________
SUR LE MÊME SUJET (en anglais) :
→ How desert ants navigate walking backward | Science News, 19.01.2017 https://www.sciencenews.org/blog/science-ticker/how-desert-ants-navigate-walking-backward?tgt=nr "Foraging species like Cataglyphis velox and Myrmecia piliventris (shown) use celestial cues and visual memory to walk backward — helpful when dragging a big dinner home."
Tout semble différencier une mouche d'un homme. Et pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraitre, des chercheurs de l'Inserm dirigés par Christophe Bernard et Viktor Jirsa au sein de l’Institut de Neurosciences des Systèmes (INS) – Inserm U1106 à Marseille viennent de montrer que les crises d'épilepsie suivent des règles mathématiques simples et conservées à travers les espèces. La crise d’épilepsie est une forme d’activité neuronale qui est encodée dans tout cerveau sain, mais qui ne s’exprime que dans situations pathologiques. Grâce à l'identification de ces principes de base, les chercheurs ont pu classer rigoureusement les crises en 16 types distincts ; une classification qui sera très utile aux cliniciens pour envisager des traitements de plus en plus personnalisés et rechercher de nouveaux médicaments. Ces travaux sont publiés dans la revue Brain Continue reading →
→ On the nature of seizure dynamics http://brain.oxfordjournals.org/content/early/2014/06/10/brain.awu133.short?rss=1http://
passionSanté.be. « La compréhension des mécanismes grâce auxquels le moustique localise sa proie est fondamentale pour parvenir à lui tendre des pièges. »
« On sait depuis longtemps que le moustique femelle (c’est elle qui pique) s’oriente vers sa victime grâce à son odorat. Les émanations de dioxyde de carbone (CO2) et toute une série d'odeurs émises par la peau sont irrésistibles. Dans le cadre de la lutte contre les maladies graves transmises par les moustiques, tromper leur odorat constitue une stratégie prometteuse. » « Des chercheurs de l’université de Californie viennent d’effectuer une avancée importante. Ils ont en effet réussi à intervenir sur les cellules ultra-spécialisées (les neurones cpA), situées dans les organes olfactifs, qui permettent au moustique de se diriger avec une grande acuité vers sa proie. Les spécialistes ont trouvé cela en travaillant sur les espèces Aedes aegypti et Anopheles gambiae (vecteurs l’un de la dengue et de la fièvre jaune, l’autre du paludisme), qu’ils ont mises en présence de supports en verre imprégnés d’odeur de… pied humain. »
[L'étude : Cell - Stop the Biting: Targeting a Mosquito’s Sense of Smell http://www.cell.com/retrieve/pii/S0092867414001585]
Portail pour la Science de l'Ambassade de France en Allemagne. « Un projet entre l’Université libre de Berlin et le Centre Bernstein permet le développement d’un robot capable de percevoir des stimuli extérieurs et de répondre à ces influx. »
[...]
« Au cours d’une expérience, les scientifiques ont placé le robot au milieu d’une pièce dont les murs comportaient des taches rouges et bleues. Lorsque le robot scannait une couleur avec la caméra, un signal lumineux était déclenché par les scientifiques. Ce signal assurait une fonction de mémorisation par le robot en activant le réseau de neurones artificiels. Puis, le traitement de l’information permettait le contrôle des roues du robot, lequel avançait lorsqu’il observait la couleur rouge et reculait avec la couleur bleu. « Le robot est ainsi capable d’identifier un objet de couleur, puis de relier cette couleur à l’action désirée en quelques secondes » a déclaré Nawrot. Les chercheurs envisagent désormais d’ajouter d’autres formes d’apprentissage à ce réseau neuronal artificiel. »
[Image] Capture vidéo YouTube - Conditioned behavior in a robot controlled by a spiking neural network
By Ed Yong. Phenomena: Not Exactly Rocket Science. « The most extraordinary eyes in the animal kingdom belong to the mantis shrimps, or stomatopods—pugilistic relatives of crabs and prawns, which are known for delivering extremely fast and powerful punches. Their eyes sit on stalks and move independently of one another. Each eye has “trinocular vision”—it can gauge depth and distance on its own by focusing on objects with three separate regions. They can see a special spiralling type of light called circularly polarised light that no other animal can. And they have a structure in their eyes that’s similar to technology found in CD and DVD players, only much more effective. »
« And now, Hanne Thoen from the University of Queensland has found that mantis shrimps see colour in a very different way to all other animals. »
« Thoen and Marshall have shown that mantis shrimps definitely don’t see colours in the same way as us, but what they actually do is a mystery. Now, they’re trying to work out what happens to signals when they leave the photoreceptors, and how these cells are connected to the brain. »
[...]
« Marshall adds that the mystery is relevant to one of the most important questions in neuroscience: How does a nervous system make sense of information from the outside world. “This is clearly a very different way of computing that information,” he says. “It’s not just about weird shrimp biology. It touches on a number of neuroscience questions.” »
Reference: Thoen, How, Choiu & Marshall. 2013. A Different Form of Color Vision in Mantis Shrimp. Science http://dx.doi.org/10.1126/science.1245824
More on mantis shrimps:
La moisissure de la salle de bains ou de la cuisine en cause dans le développement de la maladie de Parkinson ?
[...] La maladie serait causée par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux dont l’exposition aux pesticides. Ici, les chercheurs de la State University of New Jersey et de la New Brunswick and Emory University ont testé différentes molécules que les champignons libèrent dans l’air pour évaluer leur toxicité, puis ont exposé des mouches drosophiles à 5 molécules différentes. La plus toxique a été appelée « 1-octène-3-ol ».
Les mouches exposées à cette molécule présentent une difficulté motrice et meurent bien avant des mouches non exposées, [...]
[...]
Source : Fungal-derived semiochemical 1-octen-3-ol disrupts dopamine packaging and causes neurodegeneration.
Par Alain Fraval. Opie-Insectes. « Amener une bouteille de drosos (Drosophila melanogaster) et la brancher sur la machine. Appuyer sur le bouton A. Jeter un œil dans la bino pour vérifier que les 100 individus (préalablement refroidis) sont en place, collés chacun au bout d’une baguette de verre. Appuyer sur le bouton B. La machine, grâce à un laser ultraviolet, perce un trou dans la capsule crânienne de chacune des mouches (20 à 350 µ de diamètre) et y dépose une goutte de Ringer (liquide physiologique). Pour terminer la manip, presser C : le stimulus à l’étude est appliqué et le système d’imagerie enregistre la réaction du cerveau. »
[...]
D’après « Zap! Lasers blast tiny holes in heads of flies to expose brains », par Charles Q. Choi. Lu le 1er novembre 2013 à www.nbcnews.com/science/ Image : le trou (dans l’œil), de 20 µ de diamètre et de 250 µ de profondeur, a été réalisé au moyen de 3 000 impulsions laser.
Neurons deep in the fly’s brain tune in to some of the same basic visual features that neurons in bigger animals such as humans pick out in their surroundings. The new research is an important milestone toward understanding how the fly brain extracts relevant information about a visual scene to guide behavior.
Et si la puissance des supercalculateurs de demain était déterminée par l’analyse du cerveau des libellules ? Les scientifiques se penchent actuellement sur les capacités cérébrales de ces insectes. Le cerveau de la libellule doit être capable de faire de sérieux efforts de calcul dans un temps record si l’insecte espère pouvoir attraper ses proies en plein vol. La libellule doit calculer sa propre trajectoire et celle de sa proie, trouver un point de rencontre avec sa cible et ajuster son vol en fonction des manœuvres d’évitement ou des éléments naturels variables. Le neuro-scientifique Anthony Leonardo très intéressé par les capacités de ces odonates vient ainsi de créer un sac à dos permettant d’étudier l’activité neuronale des insectes pendant leur vol.
Chez les drosophiles, le manque de nourriture inhibe les mécanismes de mémorisation à long terme. L’économie d’énergie qui en résulte augmente leur survie.
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LAR-RPTPs Directly Interact with Neurexins to Coordinate Bidirectional Assembly of Molecular Machineries Journal of Neuroscience 28 October 2020 [via] Recherche animale sur Twitter, 02.11.2020 https://twitter.com/recherche_anima/status/1323307676642775047 "#Neurologie : une étude in vitro chez la #souris et in vivo chez la #drosophile éclaire sur les processus moléculaires impliqués dans la formation de fibres nerveuses et des synapses ainsi que dans les interactions trans-synaptiques"
Lorsqu’un ordinateur doit effectuer une recherche, il va très souvent se baser sur une méthode qui va comparer différents éléments. Un exemple qui illustre bien l’idée est celui des recommandations de chansons YouTube en fonction des recherches et écoutes précédentes. Certaines mouches opèrent de la sorte pour survivre : si elles ont appris que l’odeur d’une orange indique la présence de nourriture, alors elles sauront plus tard qu’une odeur similaire signifie qu’il y a à nouveau de quoi se nourrir. Dans une étude publiée aujourd’hui, des chercheurs affirment que le fonctionnement de leur cerveau est cependant bien différent de celle de nos algorithmes informatiques, et que ces derniers pourraient être plus efficaces en s’en inspirant. [Image] This illustration represents a fruit fly executing a similarity search algorithm based on odor. Credit: Salk Institute [via] Fruit fly brains inform search engines of the future https://phys.org/news/2017-11-fruit-brains-future.html ___________________________________________________________________
SUR LE MÊME SUJET :
→ Quand la mouche à fruits donne des leçons aux moteurs de recherche https://actualite.housseniawriting.com/science/cerveau/2017/11/10/quand-la-mouche-a-fruits-donne-des-lecons-aux-moteurs-de-recherche/24766/ ___________________________________________________________________
AJOUT au 15.11.2017 → La mouche, reine des moteurs de recherche ? (Abonnés) http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/11/14/la-mouche-reine-des-moteurs-de-recherche_5214542_1650684.html
Par Yann Verdo, journaliste. Les Échos, 16.03.2015 « Après la percée rendue possible par les appareils d'imagerie cérébrale, une nouvelle technique est en passe de bouleverser le champ des neurosciences : l'optogénétique. »
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« Comme souvent en sciences, cette révolution silencieuse se dissimule aux regards profanes sous un nom barbare à souhait : l'optogénétique. Association de l'optique et de la génétique, l'optogénétique consiste très grossièrement à bricoler génétiquement certains neurones du cerveau pour les rendre sensibles à la lumière, puis à passer une fibre optique à travers le crâne du cobaye et à « flasher » sa matière grise pour activer ou inhiber à volonté lesdits neurones [...]. » « Mouches à vinaigre, souris et poissons-zèbres ont été désignés volontaires. Avec des résultats étonnants. Et, dans l'ambiance aseptisée des labos, c'est l'excitation qui règne. [...] » [...]
Les crustacés souffrent-ils lorsqu'on les plonge dans l'eau bouillante ? Face au spectacle de milliers de homards cuisinés au Lobster Maine Festival, dans le Maine (États-Unis), l'écrivain et journaliste américain David Foster Wallace s'était justement posé cette question.
[...]
« Les crustacés ressentent-ils donc de la douleur ? Sans doute. Peuvent-ils souffrir dans la durée ? Cela impliquerait d'en savoir plus sur leur conscience, qui ne peut qu'être l'objet ,pour l'instant, d'hypothèses. Quoiqu'il en soit Elwood assure avoir changé la façon dont il traitait ses invertébrés en laboratoire. Quant à son ami cuisinier, il lui a emboîté le pas. "Nous sommes en train d'en savoir beaucoup plus sur la douleur et la nociception", conclut Crook. "Comment cela ne pourrait-il pas intéresser, même les plus sceptiques ?" »
→ Do lobsters and other invertebrates feel pain? New research has some answers. - The Washington Post
Kausik Si s'est intéressé à la mémoire de la mouche drosophile, chez laquelle il avait déjà découvert un prion analogue à CEPB : Orb2. Par Florence Rosier Publié le 24 février 2014 à 16h52, modifié le 24 février 2014 "Comment nos expériences marquantes, au lieu de s’évanouir, se gravent-elles dans notre mémoire ? Publiée le 11 février dans PLoS Biology, une étude américaine confirme, chez la mouche amoureuse, l’importance d’une protéine-prion dans le stockage durable du souvenir – importance soupçonnée aussi chez l’homme. Les protéines-prions sont des Janus tapis dans le cerveau. A cause de leurs pouvoirs dévastateurs pour les neurones, les prions de mammifères ont sinistre réputation. Les plus connus provoquent de redoutables pathologies transmissibles, comme la maladie de Creutzfeldt-Jakob. D’autres « prions like » sont en cause dans des affections non transmissibles, telle la maladie d’Alzheimer. Pourtant, les prions ont aussi un rôle physiologique. Depuis 2003, un prion non pathogène est à l’étude dans le stockage mnésique. Kausik Si, aujourd’hui à l’université de médecine du Kansas (Missouri), a émis cette hypothèse lorsqu’il était post-doctorant dans le laboratoire du Prix Nobel Eric Kandel, à l’université Columbia (New York)." (...) ------- NDÉ L'étude [Image] Tob (green) binds and increases the amount of monomeric Orb2A (red), which facilitates conformational change and oligomerization of Orb2 (yellow). Image Credit: Nicolle Rager Fuller, Sayo-Art. via The Proteins behind the Persistence of Memory PLOS Biology https://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.1001787
Par Guillaume Jacquemont. Pour la Science. « Malgré une variété inhabituelle de cellules photoréceptrices, les crevettes-mantes distinguent assez mal les couleurs voisines. En cause, un traitement cérébral simplifié, plus économe en énergie. »
H. Thoen et al., A different form of color vision in Mantis Shrimp, Science, en ligne le 23/01/2013.
[image] « Les yeux des crevettes-mantes (ici l’espèce Pseudosquillana richeri) sont divisées en plusieurs parties : un hémisphère supérieur, une bande médiane (où sont situées les cellules photoréceptrices ) et un hémisphère inférieur. »
Science Actualités.fr. « Lorsque les êtres humains se rendent compte qu’ils manquent d’informations pour prendre une décision, ils la reportent ou recherchent des informations complémentaires. Eh bien, c’est la même chose chez les abeilles ! Selon une équipe australienne, les abeilles Apis mellifera évitent les tâches qu’elles estiment trop complexes. Un résultat déjà montré chez les primates. »
« Source : PNAS, 19 novembre 2013 »
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LIEN :
Honey bees selectively avoid difficult choices
Disposons-nous d’un libre arbitre ? Si ce n’est pas le cas, nous sommes à un palier en dessous de l’échelle métaphysique des mouches des fruits.
Effectivement, des scientifiques ont constaté que les mouches des fruits (drosophiles) ont un libre arbitre. Et la chambre expérimentale pour mouche qu’ils ont créée afin de le découvrir est vraiment très étrange.
[...]
L’étude publiée sur PlosOne : Order in Spontaneous Behavior.
Par Stanislas Kraland. Le HuffPost. « Est-ce un insecte ou un robot ? Les deux mon général. Lancé cet été sur une plateforme de crowdfunding par une entreprise éducative, le projet RoboRoach propose de démocratiser les neurosciences... en créant son propre cafard cyborg. » « Si l’initiative peut faire sourire, des chercheurs de la North Carolina State University (NCSU) prennent la chose au sérieux. Ils estiment dans une étude que de petits cyborgs, comme ces cafards, pourraient se révéler utiles en cas de catastrophe, grâce à leur capacité à explorer éboulis, ruines et autres décombres. »
Cartographie en direct
« L'idée? Envoyer sur le terrain une nuée de cyborgs contrôlés à distance et équipés de capteurs électroniques. "On s'est concentré sur la possibilité de cartographier les lieux où on ne pourrait suivre les cyborgs à la trace à cause de l'absence de GPS, comme un immeuble écroulé," précise dans un communiqué Edgar Lobaton, assistant-professeur d'ingénierie informatique et électrique à la NCSU. »
« Dans un premier temps, les cyborgs exploreraient la zone de manière tout à fait aléatoire. Si le lieu est confiné et qu'ils croisent des victimes, les humains en seraient prévenus en surface grâce aux ondes radio émises par les biobots. »
« Une fois la nuée de cyborgs éparpillée, les cyborgs seraient ensuite instruits de continuer d'avancer jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face à un mur et le suivent. En alternant mouvements aléatoires et suivis de mur, les cyborgs pourraient être amenées à se croiser et donc à le signaler en surface, toujours grâce à un signal radio. »
« En surface justement, un ordinateur récupérerait les données. En les croisant grâce à un algorithme, les sauveteurs pourraient alors cartographier les décombres. "Cela donnerait aux premiers secours une idée de la topographie du lieu," explique le chercheur. »
Polémique
« Technologiquement, c'est faisable. La preuve: ces insectes cyborg existent déjà, comme en témoignent les RoboRoach. »
« Cependant, l'idée de prendre possession du corps d'êtres vivants grâce à la technologie crée d'ores et déjà la polémique. Lorsque les deux ingénieurs à l'origine de RoboRoach ont présenté leur projet à l'occasion d'une conférence TEDx à Detroit début octobre, le professeur de philosophie canadien Michael Allen Fox avait dénoncé "une manière de considérer des organismes vivants complexes comme s'il s'agissait de machines ou d'outils". »
[...]
Des chercheurs autrichiens découvrent un remède potentiel contre la démence---Des chercheurs autirichiens ont découvert un remède naturel qui pourrait jouer un rôle important dans le traitement de la démence. [...] Dans leur étude, les chercheurs ont effectué des tests sur les mouches des fruits, où il a été établi que les mouches âgées auxquelles la spermidine ont été administrée ont de meilleures capacités de mémoire. Confrontées à des stimulants, ces mouches âgées, qui avaient de mauvais résultats, ont réagi avec le même succès que les mouches plus jeunes. Du fait que les mouches des fruits, comme les souris, ont des processus de mémoire similaires à ceux des êtres humains, les chercheurs espèrent que ces résultats positifs peuvent être adaptés pour le traitement de la démence chez les humains, avec des études sur les patients ciblés dans la prochaine étape.
Le 21e Colloque Médecine et Recherche de la Fondation Ipsen de la série Neurosciences : « Nouvelles frontières en neurosciences sociales » [...] La vie en société est largement répandue dans le monde animal, bien qu’elle soit plus significativement développée chez les insectes et les primates. Vivre au sein d’un groupe social impose des exigences particulières en termes de stimulation sensorielle, d’entraide, de concurrence et de régulation de l’agression, pour ne signaler que quelques-uns des facteurs concernés. Par des mécanismes impliquant le système nerveux, les hormones, le métabolisme et le système immunitaire, ils contribuent à façonner le comportement des individus en rapport avec les nécessités de la vie en groupe. Le cas du criquet pèlerin, Schistocerca gregaria, illustre très bien les effets du passage de la vie solitaire à la vie grégaire au sein d’une espèce (Steve Rogers, University of Cambridge, Cambridge, GB). Lorsque la densité de la population croît et que la nourriture se fait plus rare les individus passent de la vie solitaire à une vie en groupe, ce qui occasionne des modifications dans leur comportement, leur apparence, leur taille, leur morphologie et la chimie de leur cerveau. Il est possible d’étudier cette transition très précisément, et ce même au niveau d’un seul neurone parfaitement identifié. Il a été établi il y a une vingtaine d'années que le volume du néocortex chez chaque espèce est en rapport avec la taille des groupes sociaux qu'elle forme selon le 'nombre de Dunbar' (Robin Dunbar, University of Oxford, Oxford). On met ainsi en évidence le fait que les espèces solitaires sont dotées d'un cortex plus petit que celles vivant en groupes élargis. [...]
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Ce texte a été initialement publié à cette adresse le 5 février 2023 sur Actualités scientifiques Prépas, le blog d'actualités de Patrick Pla, maître de conférences à l'université Paris Saclay. La version proposée ici a été adaptée pour Planet-Vie.