Coronavirus : un battement d’aile de chauve-souris… | EntomoNews | Scoop.it
Transmise de l’animal à l’humain, l’épidémie actuelle a des causes environnementales. Un scénario-catastrophe voué à se répéter.
 
 Coronavirus : un battement d’aile de chauve-souris…Texte Cécile Cazenave

Édité par Lucile Sourdès-Cadiou

9 mars 2020 Épisode n° 4 (abonnés)

Image du coronavirus Sars-CoV-2, qui provoque le Covid-19 — Photo AP/Sipa.

 

Extrait :

 

"Fièvre hémorragique de Crimée-Congo, virus Ebola, fièvre de Lassa, coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers-CoV) et syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), Nipah, fièvre de la vallée du Rift, Zika… Toutes ces maladies ont en commun d’être transmises par des animaux aux humains. Elles figurent également toutes dans la liste « Blueprint des maladies prioritaires » établie par l’OMS en 2018, sur lesquelles l’institution internationale demande que les recherches soient concentrées. Elles présentent en effet un risque pour la santé publique « en raison de leur potentiel épidémique ». Et il n’existe pas, ou pas suffisamment, de mesures de traitement et de contrôle disponibles contre elles. « Les agents pathogènes responsables des maladies prioritaires qui figurent dans cette liste sont portés par des chauve-souris, des mammifères, des moustiques… Ils sont liés à des systèmes naturels en équilibre. Si on perturbe ces équilibres, on augmente les contacts entre humains et animaux et donc les chances de transférer rapidement des pathogènes vers les humains. La crise du coronavirus n’est pas environnementale, mais ses causes le sont », détaille Rodolphe Gozlan."

 

En mai dernier, le rapport de l’IPBES – Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, soit le Giec de la biodiversité – rappelait avec force que l’humain a déjà profondément altéré la nature : 75 % de la surface terrestre, 66 % des océans et plus de 85 % de la surface des zones humides. Le groupe international d’experts écrivait que le rythme des changements globaux survenus dans les cinquante dernières années est « inédit dans l’histoire de l’humanité ». Au rang des principales perturbations, la déforestation des forêts tropicales qui a collatéralement permis aux humains de rencontrer de nouveaux et terribles voisins. « En Amazonie, la déforestation destinée à développer les cultures de soja et l’élevage bovin est responsable de l’émergence de plusieurs agents infectieux comme la bactérie environnementale responsable de l’ulcère de Buruli, présente dans les milieux aquatiques », explique Jean-François Guégan, directeur de recherche à l’IRD et à l’Inrae, spécialiste de l’écologie des maladies infectieuses et de la santé environnementale. Potentiellement transmise par la punaise d’eau aux hommes, la bactérie Mycobacterium ulcerans, de la même famille que celles à l’origine de la tuberculose et de la lèpre, provoque une maladie chronique de la peau et des tissus mous sous la forme d’épouvantables lésions cutanées qui peuvent aller jusqu’à l’os. Des cas d’ulcères de Buruli sont signalés depuis les années 1960. Plus d’une trentaine de pays sont touchés, dont une quinzaine en Afrique subsaharienne et en Amérique du Sud, qui déclarent entre 5 000 et 10 000 cas chaque année, un chiffre très probablement sous-estimé, dans des communautés rurales."

(...)

 
 

The second annual review occurred 6-7 February, 2018. Experts consider that given their potential to cause a public health emergency and the absence of efficacious drugs and/or vaccines, there is an urgent need for accelerated research and development for*:

  • Crimean-Congo haemorrhagic fever (CCHF)
  • Ebola virus disease and Marburg virus disease
  • Lassa fever
  • Middle East respiratory syndrome coronavirus (MERS-CoV) and Severe Acute Respiratory Syndrome (SARS)
  • Nipah and henipaviral diseases
  • Rift Valley fever (RVF)
  • Zika
  • Disease X