Your new post is loading...
Your new post is loading...
Le bois mort est un élément essentiel pour le fonctionnement des forêts et pour favoriser la régénération après des perturbations telles que les incendies et les tempêtes. Jorge Castro Gutiérrez, 27.01.2022 "Le bois constitue un matériau essentiel qui permet aux arbres de se dresser vers le ciel pour éviter la concurrence des autres plantes. Sans lumière, il n’y a en effet pas de photosynthèse : la formation de troncs hauts et puissants représente ainsi un trait commun dans la course évolutive des arbres pour occuper une place appropriée au sein de la canopée. Au cours de l’évolution, le bois a acquis des substances résistantes, difficiles à décomposer pour les champignons et les bactéries. Il lui faut résister aux intempéries et aux attaques d’une multitude d’organismes au cours des centaines, voire des milliers, d’années de la vie d’un arbre. La décomposition du bois représente ainsi un processus lent qui prend généralement des années ou des décennies selon le type de climat." (...) [Image] Le bois mort compose la base d’un réseau alimentaire abritant un très grand nombre d’espèces. Raúl Ortega / Shutterstock
Les insectes coléoptères, riches de 2 663 espèces attachées à 74 familles en France, et qui dominent le cortège saproxylique avec les champignons, constituent ainsi un groupe indicateur fréquemment utilisé dans le monde forestier. Le suivi de cette riche biodiversité représente toutefois un véritable défi. En effet, trente ans après la prescription du Conseil de l’Europe, qui encourageait les gouvernements européens à utiliser prioritairement les organismes saproxyliques pour évaluer l’état de conservation des forêts, peu d’outils sont disponibles pour assurer cette mission. MNHN, 4 juillet 2019 "De 2008 à 2016, la base de données FRISBEE, soutenue par l’ONF, le MNHN, IRSTEA (ex Cemagref) et l’IGN (ex IFN), a compilé l’information disponible pour toutes les espèces de coléoptères saproxyliques français, stricts et facultatifs. Après la récente mise à jour du référentiel taxinomique, une vingtaine de champs parmi les mieux renseignés pour l’ensemble des espèces ont été sélectionnés dans plusieurs catégories : taxinomie, distribution géographique, éco-morphologie adulte et surtout écologie larvaire." (...)
"Face aux menaces pesant sur la biodiversité, une prise de conscience émerge dans les villes. Parmi les initiatives existantes, l’outil Jardibiodiv s’intéresse plus particulièrement aux sols urbains." Par Apolline Auclerc & Anne Blanchart , 14.11.2018 "Au même titre qu’un homme présente des caractéristiques distinctes d’un autre, il existe une large diversité de sols. Ressource vivante aux propriétés physiques, chimiques et biologiques en constante évolution, les sols contribuent largement à la viabilité des sociétés humaines. À condition que celles-ci en prennent soin. Entre autres services rendus, les sols hébergent un quart de la biodiversité de la planète. La taille des organismes qui l’habitent varie de quelques microns pour les microorganismes (bactéries, champignons) et la microfaune (tardigrades), à plusieurs mètres pour la macrofaune (certains vers de terre). Un seul gramme de sol peut contenir des milliards de microorganismes, et un mètre carré de sol forestier peut accueillir mille espèces d’invertébrés ! Une biodiversité méconnue Une grande partie de cette biodiversité demeure pourtant méconnue. On estime par exemple que les 7 000 espèces de vers de terre identifiées ne correspondent qu’à 23 % de celles qui existent effectivement. De nombreux invertébrés vivant dans les sols et à leur surface sont en effet de petite taille. En soulevant cailloux, bouts de bois mort ou feuilles, on découvre un monde merveilleux, composé d’araignées, de vers de terre, de cloportes, de mille-pattes, de carabes… Cette faune du sol, dite « pédofaune », participe à la décomposition de la matière organique – en l’ingérant en tant que source de nourriture et en la transformant en nutriments directement utilisables par les plantes pour croître –, à la structuration du sol (régulation des flux d’eau et de gaz) et à la régulation des populations (biocontrôle, prédation, activation des micro-organismes comme les bactéries activées par passage dans l’intestin d’un ver de terre). Nos sols urbains, vivants eux aussi ? L’artificialisation des milieux, liée à l’urbanisation des sols, induit des défis environnementaux auxquels les aires urbaines tentent de répondre. Les villes accordent, par exemple, une importance croissante à la création d’espaces verts : parcs publics, jardins privatifs et partagés, arbres d’alignement ou toitures végétalisées. Des espaces de vie qui constituent, pour bon nombre d’organismes, des habitats idéaux. Compte tenu de la variété d’usages des terrains en milieu urbain, les sols subissent des modifications plus ou moins profondes : imperméabilisation, tassement après le passage de machines, pollution… Les conséquences de ces multiples pressions sur la survie des organismes qui y vivent demeurent peu connues." - Contribution des sols à la production de services écosystémiques en milieu urbain – une revue. Environnement urbain (EUE) Volume 11 | 2017 : Les espaces verts urbains : éclairages sur les services écosystémiques culturels https://journals.openedition.org/eue/1809
[Image] En ville, l’homme agit en permanence avec la biodiversité. Apolline Auclerc, CC BY-NC-ND
Près de 2 000 espèces de coléoptères accompagnent la vie (et la mort) des arbres : elles percent, mangent, creusent et décomposent le bois, rendant la matière à nouveau disponible pour les racines et la croissance des végétaux. Saprox, initié en 2012 par l’Opie et le Service du Patrimoine Naturel du MNHN, associe entomologistes amateurs et professionnels, propriétaires et gestionnaires d'espaces naturels. Son ambition est de rassembler les données et informations sur ce groupe d’insectes, pour favoriser sa prise en compte dans la gestion des milieux boisés.
Saprox, l’inventaire national des coléoptères saproxyliques de France métropolitaine. Actualités OPIE, 15.02.2016
[Image] Le site web est maintenant en ligne !
L’inventaire national des Coléoptères saproxyliques métropolitains "SAPROX" vise à établir en France métropolitaine la répartition de près de 2 000 espèces de Coléoptères, réparties dans plus de 70 familles, toutes liées au bois mort ou à son cycle de décomposition, durant le stade larvaire.
Le Département de la Santé des Forêts a souhaité collaborer au projet SAPROX. Il concrétise cet investissement par la transmission de plus de 17 500 données d'insectes. L'ensemble couvre 161 espèces issues de 13 familles de coléoptères, réparties sur l'ensemble des départements de France métropolitaine entre 1988 et 2013.
INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel, 04.05.2015
Actualité INPN - Natura 2000 - Natura 2000 mise à jour des données et une nouvelle espèce pour la France
[...]
« [...] une nouvelle espèce inscrite aux annexes II et IV de la Directive Habitats, Faune et Flore a été découverte sur le territoire français en 2014. Il s’agit de Cucujus cinnaberinus, un coléoptère saproxylique vivant dans les peupleraies dépérissantes et les ripisylves pionnières riches en bois mort. Il a été observé dans la plaine d’Alsace (Bas-Rhin), dans et à proximité des sites Natura 2000 du secteur alluvial Rhin-Ried-Bruch, au cours d’une étude réalisée par l’ONF, la Société alsacienne d’entomologie et École d’Ingénieurs de Purpan à la demande du MNHN. »
"Conservatoire d'espaces naturels d'Auvergne"
Une étude a été menée par la Société d’Histoire Naturelle Alcide d’Orbigny durant les 2 dernières années sur les coléoptères se nourrissant du bois mort. Des observations, des pièges ont été installées en 2012 et 2013, principalement sur des parcelles du Conservatoire.
Les résultats viennent de nous parvenir et sont particulièrement exceptionnels puisque 234 espèces ont été inventoriées dont 211 liées au bois morts. 54 espèces sont considérées comme bio-indicatrices c’est à dire remarquables. A titre comparatif, seules les gorges de la Rhue (63 espèces) et la forêt de la Comté (55 espèces) devancent ce site avec une pression d’étude plus importante. On peut donc considérer les gorges du Chavanon comme un site d’importance régional pour ce groupe animal. Merci à Benjamin Calmont pour cette étude et au financeur (DREAL Auvergne, crédits d’animation Natura 2000).
|
La biodiversité dans la forêt suisse est encouragée par les services forestiers cantonaux grâce à une combinaison d'instruments. La conduite stratégique à l’échelle de la Suisse incombe à l’OFEV. Dernière modification 22.01.2021 "La stratégie nationale de promotion de la biodiversité en forêt est définie par la Stratégie Biodiversité Suisse et la Politique forestière 2020. Un des objectifs principaux de cette politique forestière 2020 menée par la Confédération est de garantir une gestion forestière durable, ce qui inclut la conservation de la biodiversité." (...) Vieux bois et bois mort "La quasi-absence de peuplements en phase de décrépitude dans la forêt exploitée, et le manque de vieux bois et de bois mort qui en découle, comptent parmi les plus grands déficits écologiques de la forêt suisse. L'OFEV a défini des valeurs souhaitées pour le volume de bois mort pour les grandes régions de Suisse. La confédération et les cantons favorisent le vieux et le bois mort principalement à travers la mise en place de réserves forestières, d'îlots de vieux bois et d'arbres-habitats." ________________________________________ À LIRE AUSSI :
Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2019 : Mai "Le Coléoptère saproxylophage est-états-unien Odontotaenius disjunctus (Passalidé) est naturellement parasité par Chondronema passali, nématode. Il ne semble guère en souffrir. Subsocial, Il vit en famille en creusant dans le bois mort, les parents s’occupant des enfants. Les imagos prémâchent la nourriture de leur progéniture. Autre particularité, ils stridulent, faisant comme un bruit de baiser, d’où leur nom anglais de bess beetles. Andrew Davis et Cody Prouty (Odum School of Ecology, Géorgie, États-Unis) ont testé l’hypothèse d’une surconsommation de bois compensant le prélèvement de nutriments opéré par le nématode. Pour cela ils ont élevé individuellement 113 adultes avec un morceau de bois suffisant pour 3 mois. À la fin, ils ont pesé la vermoulure produite et noté le poids de chacun, sa taille, son sexe et la présence ou non du parasite. Les deux tiers des individus hébergent le nématode : ceux-ci sont plus lourds (de 6%) et consomment plus (280 g contre 240). On ne sait pas s’il y a surconsommation compensatoire ou si les individus les plus voraces ont plus de chances d’attraper la nématodose. Toujours est-il, et c’est le résultat original qu’il faut retenir, que les insectes parasités rendent un meilleur service écologique en dégradant plus vite le bois mort." Article source (gratuit, en anglais) Photo : Imago et larves d’un Passalidé. Cliché P. Lenhart
Les espèces d’insectes sont deux fois plus nombreuses sur les parcelles forestières abattues par les tempêtes que dans les forêts intactes, comme le montre une étude de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL. En particulier de nombreux insectes forestiers menacés profitent de ces surfaces dégagées par le passage des tempêtes. WSL > Actualités et médias > News > 02.03.2017 [Image] La rhagie sycophante est une espèce menacée qui vit dans le bois mort, et qui peut tirer parti de l’offre abondante de bois sur les chablis. Crédit photo : Beat Wermelinger/WSL [L'étude] Impact of windthrow and salvage-logging on taxonomic and functional diversity of forest arthropods - 2017 - Forest Ecology and Management http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0378112717301536 ___________________________________________________________________ via : Les forêts dévastées par les tempêtes profitent aux insectes https://www.rts.ch/info/sciences-tech/8430766-les-forets-devastees-par-les-tempetes-profitent-aux-insectes.html
En forte régression dans le nord de l’Europe et de la Suisse depuis le milieu du 20ème siècle, suite à l’arrachage systématique des vieux arbres et au déblaiement du bois mort pour des raisons sécuritaires et sanitaires souvent excessives, ces coléoptères majestueux figurent respectivement sur les annexes III et II de la Convention de Berne des espèces protégées en Suisse et en Europe.
Par Mickaël Blanc, entomologiste. Genève Nature, 22.09.2015
« Les dernières grandes populations de Suisse subsistent dans quelques localités du canton de Genève, du Tessin et du Valais. Les instances fédérales ont mandaté depuis 2001 des recherches afin d'évaluer la répartition et l'abondance actuelle des coléoptères du bois sur l’ensemble du territoire helvétique. » « Ce processus a abouti en 2011 à la publication par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) d'une liste d’espèces prioritaires d'intérêt patrimonial au niveau national, appelées aussi "espèces parapluies" en raison du cortège d'organismes qui leur est associé. Le Canton de Genève a mis en œuvre des plans d’actions spécifiques pour [trois coléoptères emblématiques : le Lucane Cerf-volant, le Grand Capricorne et le Pique-Prune. Leur protection] est qualifiée de priorité nationale, garantissant sur le long terme la qualité de notre patrimoine environnemental. » Les principales mesures qui sont faites en leur faveur sont : - la gestion et le maintien des vieux arbres
- la gestion et la création de lisières et de haies arborées structurées
- le renouvellement du patrimoine arboré
- la création d’îlots de vieillissement en forêt
- la création de gîtes artificiels
- la création de corridors transfrontaliers
- la reprise de méthodes de gestion sylvopastorales traditionnelles dans certaines parcelles forestières.
Par Sylvain Angerand. Reporterre, 24.01.2015. « La forêt n'est pas une marchandise »
« L’apparente disponibilité de la forêt est un leurre. La forêt est un écosystème dont le bois est une ressource, certes renouvelable, mais limitée [...]. »
[...]
« "Près de 28 % de la récolte de bois d’œuvre n’est pas destinée à la première transformation. C’est un fait : de plus en plus de billes, notamment en hêtre, prennent la direction des industries de la trituration ou sont transformées en bois de chauffage." Le risque est alors d’orienter la gestion des forêts françaises uniquement vers ce qui est économiquement rentable aujourd’hui – le bois d’industrie et d’énergie – et d’abandonner la tradition sylvicole de production de bois de qualité. Les impacts environnementaux et sociaux seraient catastrophiques. »
« Car, avec une sylviculture proche de la nature, gérer une forêt pour produire des gros bois de qualité entraîne une augmentation du volume de gros bois mort, indispensable à de nombreuses espèces animales et végétales. »
[...]
« Cet article fait partie du dossier sur la biomasse réalisé par Reporterre en partenariat avec Les Amis de la Terre. Il est publié dans Le Courrier de la baleine »
Par Elisa Riberry. 20 Minutes. « Biodiversité Les premiers résultats du projet Urbanbees sont connus »
« Entre un hôtel propret en centre-ville et un pavillon de banlieue avec jardin en friche, leur cœur n'a pas balancé longtemps. Selon les premiers résultats de l'expérimentation Urbanbees, conduite dans le Grand Lyon depuis 2010, les abeilles sauvages préfèrent coloniser les zones périurbaines plutôt que les milieux urbains ou agricoles. [...] »
« Sur les 16 sites d'études urbains et périurbains du Grand Lyon, dans lesquels 309 espèces ont été recensées, le jardin de la Cressonnière (9e), le parc du Château de Saint-Priest ou le chemin des Hauts du Bois à Sainte-Foy-lès-Lyon ont ainsi été les plus fréquentés. Les hôtels à abeilles, carrés de sol et spirales à insectes qui y ont été aménagés ont attiré une centaine d'espèces. A contrario, le site très urbanisé de la rue Bon Pasteur (1er) a été l'adresse la moins prisée, avec 52 espèces observées. Un faune non négligeable, selon les experts, qui confirme que les abeilles peuvent aussi trouver leur bonheur en centre-ville. Dans les hôtels notamment, des cabanes remplies de tiges et bois mort qui ont vu nicher 24 000 butineuses depuis 2010 sur les sites observés. Mais pas une grande diversité d'espèces. «Ces installations permettent de sensibiliser le public, d'observer la nidification. Mais ce n'est pas avec ça que nous sauverons les abeilles», estime l'Inra, qui pour diversifier les espèces et donc sauver les plus menacées, préconise quelques actions simples. En ville, par exemple, mieux vaut bannir le tout goudron pour laisser des sols disponibles, conserver des talus ou encore laisser des espaces en friche. »
L’INPN annonce la mise en ligne d’un jeu de données concernant l’Inventaire National des Coléoptères Saproxyliques (SAPROX) provenant de l'Opie.
Les Coléoptères saproxyliques forment un groupe fonctionnel comprenant environ 2500 espèces en France. Le terme « saproxylique » désigne le fait que les espèces sont associées au bois mort et/ ou dépérissant sous ses différentes formes (degré de décomposition, cavité dans les arbres vivants, etc.), qu’elles soient consommatrices de bois, prédatrices, consommatrices de champignons lignivores etc. Une typologie a défini récemment les différents groupes fonctionnels saproxyliques.
Le projet d’Inventaire National des Coléoptères Saproxyliques (SAPROX) est porté conjointement par le Muséum et l’Opie. Un tel projet s’avère fédérateur dans un domaine, les insectes, où le besoin de données fiables et organisées au niveau national se fait de plus en plus sentir pour soutenir les programmes de conservation issus de la Stratégie nationale pour la biodiversité. L’INPN diffuse désormais près de 27 000 données provenant de l’Opie et rentrant dans le cadre de ce projet.
|
(Re)lire aussi :
Cycle du carbone : les insectes et le climat jouent un rôle clé dans la décomposition du bois mort - De www.cirad.fr - 3 septembre, 13:00